Audition parlementaire 2008 à l'Organisation des Nations Unies
New York, 20-21 novembre 2008
Assurer un maintien de la paix efficace et prévenir les conflits
conformément à nos engagements
ÉLÉMENTS DE DISCUSSION
Sénateur Gheorghe Vergil ŞERBU
ROUMANIE
Séance IV
Les grands enjeux des opérations de maintien de la paix
des Nations Unies aujourd'hui
Chers collègues,
Mesdames et Messieurs,
Nous remercions les orateurs et félicitons l'UIP et l’ONU d'avoir choisi pour cette Audition un thème relevant de la paix et de la sécurité internationale.
Si notre attention s’est concentrée dernièrement - et pour juste cause - sur les Objectifs de Développement du Millénaire, il faut dire que la paix est la première condition pour leur réalisation. Depuis cette perspective, le succès des opérations de maintien de la paix revêt une importance incontestable.
Et la possibilité d’y apporter une vision parlementaire, l’année même du soixantième anniversaire du maintien de la paix des Nations Unies, est sans doute opportune.
La Roumanie participe depuis 1991 à des missions internationales de maintien de la paix. À présent, nos militaires et officiers de police sont déployés dans dix opérations de l’ONU, en Afrique, aux Amériques, en Asie et en Europe.
À cette contribution directe s’ajoute l’engagement au sein des forces de stabilisation autorisées par les Nations Unies, en Iraq, Afghanistan et dans les Balkans de l'Ouest.
Sur le plan parlementaire, je tiens à mentionner une approche issue de notre expérience au Sénat roumain, mais qui n’est pas singulière sans doute. Il s’agit de visites des parlementaires sur le terrain, pour des contacts directs avec les contingents nationaux, et de leur suivi sous forme de rapports et de débats parlementaires.
Ceci dit, permettez-moi de souligner quelques aspects liés au double défi auxquels se confronte le maintien de la paix, c'est-à-dire le caractère complexe et multidimensionnel des nouvelles missions et l’insuffisance des moyens.
Un défi confirmé récemment par les évolutions dans la République Démocratique de Congo.
À mon avis, les pays fournisseurs de contingents devraient pouvoir contribuer davantage aux processus décisionnels et, tout aussi important, être consultés de manière systématique dans toutes les étapes d’une opération, pour que l’expérience accumulée sur le terrain soit pleinement valorisée.
Une telle approche est en soi une forte motivation pour la mise à disposition, par les membres de l’ONU, des effectifs nécessaires.
En même temps, vu les contextes conflictuels actuels, une réponse efficace repose aussi sur les partenariats avec les arrangements et organismes régionaux. Leur rôle peut s’avérer indispensable à une transition effective du maintien à la consolidation de la paix.
Ce type de partenariats, fondés sur bases de complémentarité, ont besoin d’un cadre prédictible et des standards communs.
D’ailleurs, le développement d’une structure institutionnelle pour les opérations régionales de soutien peut évoluer au delà de la stabilisation d’un conflit, vers une coopération économique, sociale et politique de substance.
La perspective que l’Union européenne offre aux pays des Balkans de l’Ouest est éloquente dans ce sens.
En ce qui concerne la transition politique dans les pays sortant d'un conflit, je crois qu'il faut trouver des mécanismes capables à valoriser davantage le savoir-faire des parlementaires, ainsi que leurs spécificités.
Et je pense à trois aspects essentiels: les processus électoraux, la mise en place des institutions représentatives et la transposition dans la législation interne des normes internationales relevant de l’état de droit, surtout en matière des droits de l’homme.
Tel appui parlementaire devrait faire également l’objet de la coopération entre les Nations Unies et l’Union parlementaire.
Je vous remercie.