131ème ASSEMBLEE DE L'UIP ET REUNIONS CONNEXES

Genève, 12 - 17.10.2014

 

 

« Instaurer l’égalité entre hommes et femmes et mettre fin à la violence faite aux femmes»

 

 

 

DISCOURS

de Mme. Marioara Nistor

Membre de la Chambre des Députés de la Roumanie

 

 

Monsieur le Président/Madame la Présidente,

Mesdames et Messieurs,

 

Je suis honorée de pouvoir prendre la parole devant vous, collègues parlementaires représentant des pays du monde entier.

Le thème de ce débat général est l’un des plus actuels, surtout dans le contexte des processus visant à définir le cadre mondial de développement d’après 2015. Et, sans doute, c’est un thème qui figure en priorité sur nos agendas nationaux.   

Le Parlement de la Roumanie - dont je suis membre - a eu un rôle essentiel dans l’élaboration d’un cadre législatif moderne et intégré dans le domaine de l’égalité des chances, en assurant la transposition de l’acquis communautaire en la matière. Le développement de la législation est un processus continu, tout comme nos démarches parlementaires visant à promouvoir le dialogue interinstitutionnel au plan national et une coopération de substance avec la société civile. 

En même temps, le Parlement exerce son contrôle sur les autorités exécutives ayant des attributions dans la promotion de l’égalité des chances, et offre son riche expertise issue des échanges avec des structures parlementaires spécialisées des autres pays européens.

Des Commissions sur l'égalité des chances pour les femmes et les hommes fonctionnent tant dans la Chambre des Députés, qu’au Sénat. Elles ont comme objectif général l’élimination de toute forme de discrimination et l’amélioration de la condition de la femme dans la société. Leurs mandats spécifiques visent, entre autres, à intégrer le principe de l’égalité de genre dans les actes normatifs et dans les politiques et programmes qui intéressent tant les femmes, que et les hommes; à assurer l’harmonisation de la législation interne avec les dispositions pertinentes des instruments internationaux ratifiés par la Roumanie ; à promouvoir une participation équilibrée des hommes et des femmes dans la vie politique et publique, ainsi que des chances égales sur le marché du travail; à faciliter des mesures au plan éducationnel, pour éliminer les stéréotypes associés aux rôles des femmes et des hommes dans la société.

Pour assurer une approche institutionnelle plus efficace des questions de genre, inspirée du modèle européen, au début de cette année nous avons créé le Département pour l'égalité des chances pour les femmes et les hommes, en tant que structure spécialisée du Ministère du travail, de la famille, de la protection sociale et des personnes âgées.

Je voudrais également reconfirmer l'engagement de mon pays à combattre la violence contre les femmes, un phénomène qui, malheureusement, persiste dans la société roumaine aussi. En se ralliant aux démarches internationales dans ce domaine, la Roumanie à signé, le 27 juin 2014, la Convention du Conseil de l’Europe sur la lutte contre la violence contre les femmes et la violence domestique (Convention d'Istanbul).

À présent, au niveau du parlement et de l’exécutif, nous sommes en train de régler les questions juridiques et organisationnelles afin de créer le cadre nécessaire pour la ratification et la mise en œuvre de cet instrument.

La Stratégie nationale sur la prévention et la lutte contre la violence familiale pour la période 2013-2017 contient, elle-aussi, des mesures et des actions concrètes, y compris de nature législative, dont le but est d’assurer une protection adéquate aux femmes, aux enfants et aux personnes âgées qui sont confrontés à la violence domestique.

Des dispositions relatives à la violence domestique sont également inclues dans les Codes civil et pénal. Le nouveau Code pénal, par exemple, stipule que les infractions commises contre un membre de la famille représentent des circonstances aggravantes qui entraînent l’augmentation d’un quart de la peine maximale prévue par la loi.

Mesdames et Messieurs,

La question la plus difficile dans l'effort pour mettre fin à la violence contre les femmes est le changement des mentalités et des normes sociales.

Ce changement doit commencer avec nous – parlementaires et membres de la classe politique, dans son ensemble; décideurs au niveau central et local, dirigeants et militants des partis politiques. Finalement, tous les secteurs de la société ont besoin de comprendre l'impact dévastateur - économique et social - des inégalités de genre.

Je vous remercie de votre attention.