112ème Assemblée de l’Union interparlementaire Réunion des femmes parlementaires

Point 4            Contribution de la Réunion des femmes parlementaires aux travaux de la 112ème Assemblée de l’UIP

 

Thème 1       Le rôle des parlements pour que les droits des femmes et des fillettes soient respectés dans les stratégies de prévention, de gestion et de traitement de la pandémie de VIH/SIDA

 

 

Paula Maria IVÃNESCU

Sénateur

Groupe roumain de l’Union interparlementaire

 

 

 

Chères collègues,

 

La proportion des femmes par rapport à l’ensemble des adultes vivant avec le VIH/SIDA a augmenté de quarante trois pour cent en 1998 à quarante huit pour cent en 2003, et cette proportion continue à s’accroître. A échelle mondiale, soixante pour cent du nombre total des transmissions du VIH frappent les femmes.  

 

L’impact disproportionné de la pandémie de VIH/SIDA sur les femmes et les fillettes se manifeste non seulement au niveau du taux d’infection, mais aussi du point de vue de l’accès à la prévention, au diagnostique et au traitement. Cet impact est souvent la conséquence, directe ou indirecte, des inéquités sociales et de la discrimination.

 

Pour relever ce défi, les parlements doivent promouvoir l’équité pour les femmes et l’amélioration de leur condition, en réduisant de la sorte leur vulnérabilité face au VIH/SIDA. 

 

Le Parlement roumain a adopté, il y a trois années, une loi pour la prévention de la propagation du VIH/SIDA et la protection des personnes vivant avec le VIH/SIDA. En vertu de la loi, ces personnes bénéficient de protection sociale et de traitement non-discriminatoire en ce qui concerne le droit à l’éducation, au travail, à la protection sociale du travail et à l’avancement professionnel, et l’état de leur santé ne peut pas constituer une raison de licenciement. Les mêmes principes sont au cœur de notre Stratégie nationale de surveillance, contrôle et prévention des cas d’infection par le VIH/SIDA,  pour la période 2004-2007.

 

Dans le domaine de la prévention, la Stratégie vise en priorité les groupes vulnérables, dont les jeunes, garçons et fillettes, et les personnes – en majorité femmes - qui pratiquent le sexe aux fins commerciaux. C’est une question d’autant plus urgente et grave, vu que la prostitution est associée fréquemment au trafic des drogues et d’êtres humains.

 

Pour mieux répondre aux objectifs de la Stratégie, le Parlement roumain envisage à amender la législation afin de faciliter l’accès des personnes frappées par le VIH/SIDA aux services de santé et sociales. Nous sommes aussi en train d’adopter des mesures pour renforcer les pratiques non-discriminatoires au lieu de travail et pour stimuler l’implication des médias dans la promotion et la défense des droits des personnes infectées et affectées par le VIH/SIDA, et des groupes vulnérables.

 

Dans ce contexte et avant de conclure, j’aimerais vous proposer, pour nos réunions futures, de nous pencher davantage sur la contribution des médias dans les efforts pour combattre les préjugés qui dévalorisent les femmes, en les exposant à des pratiques discriminatoires et stigmatisantes, y compris au risque accru de contacter le VIH. Malheureusement, il faut constater que dans beaucoup de nos pays, les médias continuent à propager une image plutôt négative de la femme et de sa condition et les parlementaires devraient s’employer davantage à y trouver remède. Un débat sur ce sujet, au sein de l’UIP, et même l’établissement d’un mécanisme d’échanges d’expérience et de bonnes pratiques parlementaires dans ce domaine nous semble de toute urgence. 

 

Je vous remercie de votre aimable attention.