SÉANCE D’INFORMATION PARLEMENTAIRE à la Réunion de haut niveau 2011 sur le sida de l’Assemblée générale des Nations Unies - New York, 7 juin 2011 -
ÉLÉMENTS DE DISCUSSION
Sénateur Tiberiu GÜNTHNER ROUMANIE
Madame la Modératrice, Mesdames et Messieurs,
Mon nom est Tiberiu GÜNTHNER, je suis membre de la Commission pour la santé publique du Sénat de la Roumanie, et membre de la Sous-commission pour la population et le développement.
Trente ans après son début, la pandémie du VIH/SIDA reste un défi pour le développement et le progrès social à échelle mondiale. Nous sommes encore loin de l’éradication de ce fléau. Bien au contraire, les plus récentes statistiques internationales relèvent un ralentissement de la baisse des nouveaux cas de VIH/SIDA.
En Roumanie, le nombre des personnes vivant avec le VIH/SIDA est estimé aujourd’hui à 10.000, la majorité des adultes, infectés avant 1989 par transfusions sanguines.
L’incidence du SIDA est d’environ 1% parmi les adultes, et 0,3% parmi les enfants. Dans la plupart des nouveaux cas parmi les adultes, la maladie est transmise par voie sexuelle, mais les drogues injectables restent un facteur majeur de risque.
Le cadre général des mesures prises par les autorités roumaines contre le SIDA reflète les engagements du pays en tant que membre de l’ONU, de l’OMS et de l’Union européenne.
Pour ce qui est de la législation, nous avons adopté en 2002 une loi spéciale sur la prévention de la maladie SIDA et la protection des personnes vivant avec le VIH/SIDA. La loi exige un traitement non-discriminatoire en ce qui concerne l’accès à l’enseignement, au marché du travail, à la protection sociale ; elle garantit la confidentialité des données personnelles, ainsi que le droit à des soins médicaux adéquats.
La Sous-commission sénatoriale pour la population et le développement, dont je fais partie, en coopération avec le Fonds des Nations Unies pour la Population, a initié, il y a six mois, un ample processus de consultations, afin d’élaborer une nouvelle Stratégie nationale sur la santé génésique et sexuelle, pour la période 2011-2015. L’un des objectifs est d’intégrer la riposte au SIDA dans l’ensemble des mesures en faveur de la santé sexuelle et génésique, par une approche fondée sur la protection et le respect des droits de l’homme. La priorité est la réduction de la transmission verticale du VIH, par une assistance médicale ciblée aux femmes enceintes et aux mères allaitantes atteintes du VIH, et l’administration du traitement antirétroviral à toutes les mères qui en ont besoin. J’ajouterai que le Sénat a été saisi récemment avec une initiative législative dont le but est de renforcer les peines pour la transmission intentionnelle du SIDA, si celle-ci conduit au décès de la personne infectée. La proposition a suscité un vif débat public, surtout autour du fait que dans le Code pénal roumain la transmission intentionnelle du SIDA figure expressément comme délit. Pour moi, il serait utile d’entendre vos opinions et expériences sur les différentes solutions législatives utilisées pour incriminer la transmission intentionnelle du VIH, et sur leur efficacité du point de vue prévention et non-discrimination. Pour conclure, je félicite l’UIP d’avoir pris contact avec la Commission mondiale sur le VIH et le droit, et je crois qu’une coopération plus étroite entre les deux est tout à fait souhaitable, vu la nécessité quasi-générale de renforcer l’effet protecteur des lois au bénéfice des personnes vivant avec le VIH/SIDA.
Je vous remercie.
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